ECHECS : STRATEGIE.

 

I. Placement des pièces et coopération.

  1. Roi :

a) en général, on est peu avisé de faire un roque qui vous écarte de la majorité de pions ennemis. Le Roi devrait être à portée quand il est nécessaire d’arrêter un pion passé en puissance. (Euwe, « Jugement et plan » p.42)

b) Le Roi avec un pion est aussi fort que la Tour adverse en fin de partie si le Roi de la Tour opposée est trop éloigné.

c) Devant une chaîne de trois pions passés et liés dont la pointe se trouve sur la 6° (ou 3°) traverse, le Roi et la Tour obtiennent partie nulle.

 

  1. Dame :

a) La Dame et le Cavalier se complètent en finale (Bronstein, « Tournoi de Zurich 1953 », p. 297)

b) Les canons de la stratégie échiquéenne : la Tour devant la Dame dans l’attaque. (id. p.233)

 

  1. Tour :

a) La Tour est forte en fin de partie quand elle dispose d’assez d’espace pour ses manœuvres rectilignes. (id. p. 297)

b) Les Tours doivent se tenir derrière les pions passés, derrière les pions adverses pour les arrêter, derrière les siens pour appuyer leur progression.

c) Deux pions passés et liés sur la 6° (3°) traverse gagnent contre une Tour si le Roi de celle-ci ne se trouve pas au voisinage des pions.

 

  1. Fou :

a) En général, la meilleure manière d’arracher ses griffes à un Fou ennemi en fianchetto est de placer soi-même son Fou en fianchetto sur la même diagonale. (R. Fine « Les idées cachées dans les ouvertures » p. 214)

b) Un Fou en fianchetto joue un rôle à la fois défensif (protection du Roi) et offensif (pression sur la grande diagonale). Mais si ce Fou disparaît, la construction s’effondre.

c) Lorsqu’on conserve un seul Fou, on doit s’efforcer de placer ses pions sur des cases de couleur opposée à celle des cases sur lesquelles ce Fou évolue, sinon, on garde le mauvais Fou.

d) Un Fou est bon quand les pions adverses sont sur sa couleur. (Euwe , « Jugement et plan » p.42)

e) Ne clouez pas le Cavalier-roi adverse par Fg5 ou Fg4 avant que votre adversaire n’ait roqué.

f) Un Fou maintient un Cavalier adverse prisonnier à la bande quand il se trouve sur la même traverse ou sur la même colonne, séparé de lui par deux colonnes ou deux traverses.

g) En finale, avec la paire de Fous, on peut pratiquer le balayage en plaçant les deux Fous sur deux diagonales contiguës.

h) Conserver la paire de Fous n’est pas une priorité absolue dans une position fermée ou semi-fermée, mais elle est nécessaire dans une position ouverte. (La paire de Fous n’a sa pleine valeur que dans une position ouverte.)

i) Quand la paire de Fous est inutile ou mauvaise, on peut échanger l’un des Fous contre un Cavalier adverse.

 

  1. Cavalier :

a) Le Cavalier et la Dame se complètent en finale.

b) Au bord de l’échiquier, les Cavaliers ne peuvent travailler à plein rendement. (Bronstein « Tournoi de Zurich » p.298)

c) Le Cavalier est fort au centre et là où il y a des pions ennemis. (id. p. 297)

d) Liaison des Cavaliers : un Cavalier est plus dangereux en attaque s’il peut être épaulé par un second Cavalier prêt à le remplacer en cas d’échange. En défense, la liaison de Cavaliers apporte une grande solidité qui permet de résister face à une forte opposition
Exemples : attaque Torre , 1d4 Cf6/2Cf3 e6/ 3Fg5 Fe7/ 4Cbd2

 Défense orthodoxe : 1d4 d5/ ç4 e6/ Cc3 Fe7/ 4Cf3 Cf6/ 5Fg5 Cbd7 connues pour leur solidité.

e) Sur une case forte de son camp, un Cavalier est défensif, alors que sur une case forte du camp adverse, il est offensif.

f) Ne clouez pas le Cavlier-roi adverse avant que votre adversaire n’ait roqué.

g) Un Cavalier doit couvrir par l’arrière un pion menacé d’être attaqué par le Roi adverse, sans quoi celui-ci attaque les deux pièces simultanément avec succès.

 

  1. Pion(s) :

a) Quand il faut stopper l’avance d’une majorité de pions, un pion doublé est plutôt un avantage. (Euwe, « Jugement et plan » p. 37)

b) Les pions ne doivent pas être sur la couleur du Fou adverse. (Euwe, id. p. 42)

c) Les pions doivent être placés sur des cases de couleur opposée à celle de son propre Fou sous peine de se créer un mauvais Fou.

d) Faiblesse dynamique des pions : ils deviennent plus faibles au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de leur base.

e) Généralement, dans les positions ouvertes, il faut d’abord développer ses pièces puis prendre en considération la marche des pions (Echec et Mat N° 7, p. 48)

f) Pions pendants : c’est à double tranchant car ils contrôlent de nombreuses cases clés, mais privés du soutien d’autres pions, ils peuvent devenir des objectifs d’attaque. (G. Flear)

g) Deux pions passés et liés sur la 6° (3°) traverse gagnent contre une Tour si le Roi de celle-ci ne se trouve pas au voisinage des pions.

h) La puissance du pion passé augmente au fur et à mesure que le nombre de pièces diminue sur l'échiquier. (Bronstein, "Tournoi de Zurich 1953")

 

  1. Considérations générales :

a) Principe de souplesse : selon ce principe essentiel, il faut développer les pièces en conservant le maximum de possibilités pour la suite de la partie. Si plusieurs coups peuvent être effectués avec une même pièce, il vaut mieux en jouer un autre pour deux raisons :

- d’une part, cela permet de conserver une grande souplesse de jeu

- d’autre part, l’adversaire est obligé de calculer beaucoup plus de variantes.

 (P. Meinsohn « Les secrets des maîtres d’échecs ».

 b) Nous ne devons engager le combat que là où nous avons l’avantage du nombre (ex : lorsqu’un

 Fou adverse est isolé à l’aile-Roi, il est possible d’attaquer à l’aile-Dame.)

b) Une action coordonnée des pièces est la condition sine qua non du jeu d’échecs. La force des pièces réside en fait dans le soutien dont elles ne doivent pas cesser de bénéficier de par et d’autre et non par exemple de la simple action, même accrue, d’une pièce idéalement placée.

 Une pièce doit être placée sur une case où elle peut harmonieusement collaborer avec une ou plusieurs pièces de son camp.

 

ECHECS : STRATEGIE

 

II. Les faiblesses.

 

  1. Cases blanches, cases noires :

a) Les cases noires sont faibles lorsque leur possesseur a des pions postés sur cases blanches et que son Fou de cases noires a disparu. Une faiblesse sur cases noires entraîne une vulnérabilité des pièces et pions placés sur cases blanches. L’attaquant dot donc placer ses pièces sur cases noires pour attaquer les pions et pièces adverses qui sont sur blanc.

b) « J’ai compris un jour qu’une faiblesse sur cases noires entraînait une vulnérabilité des pièces et pions placés sur cases blanches et inversement. => avec une faiblesse adverse sur cases noires, placer ses propres pièces sur cases noires afin d’attaquer les pièces et pions adverses sur blanc. « (Bronstein « Tournoi de Zurich » p. 19)

c) Si Fou et pions occupent des cases blanches en finale, cela rend les cases noires vulnérables en l’absence de toute autre pièce majeure ou mineure. (Euwe « Jugement et plan » p. 81)

 

  1. Affaiblissement du roque :

a) par l’avance des pions boucliers du roque.

b) Par l’absence du Fou ou du Cavalier correspondants.

 

  1. Affaiblissement des pièces :

a) pièce bloquée : les pions adverses peuvent bloquer le rayonnement du Fou : pour que le Fou reste dans cette situation inconfortable, il ne faut pas que les pions qui le paralysent quittent leur poste. (technique de la blocade ou blocus).

b) Lorsque l’on a conservé un seul Fou, on doit s’efforcer de placer ses pions sur des cases de couleur opposée à celle des cases où évolue le Fou, sinon, on conserve le mauvais Fou.

c) Pièces mal placées : pièces placées en alignement horizontal, vertical ou diagonal, pièces en situation de fourchette ou de surcharge.

 

  1. Affaiblissement des pions :

a) Les affaiblissements de pions du moins grave au plus grave :

- pions doublés

- pions isolés

- pions pendants

- trous

- pions arriérés

- pions doublés et isolés

(un affaiblissement est à comprendre dans le sens de faiblesse durable.)

b) Avec des pions doublés, on doit éviter les simplifications.

c) Un critère d’efficacité pour les pions doublés peut s’énoncer comme suit : lorsque deux groupes de pions liés se font face sur les mêmes colonnes et séparés d’autres groupes de pions, le pion doublé ne compte pas. Mais dès qu’une partie possède un pion sur une colonne sur laquelle ne se trouve aucun pion adverse, alors le pion doublé compte lorsqu’il est question d’en faire un pion passé.

d) Pions pendants : en milieu de partie, avec des pièces mineures en jeu, les pions pendants au centre constituent un avantage à moins que l’adversaire n’ait une avance de développement qui lui permette de gagner un pion ou de pratiquer une brèche dans la formation des pions pendants.

e) Ils ne sont faibles en milieu de partie que si :

- 1. L’adversaire a une avance de développement

- 2. La plupart des pièces mineures ont été échangées.

- 3. En finale, ils constituent toujours une faiblesse.

f) La technique d’attaque des pions pendants : il existe plusieurs manières de procéder :

- 1 . On les attaque avec des pièces et l’on force l’adversaire à les défendre avec des pièces. On attaque ensuite les pièces défensives et on les échange au moment favorable. Cette technique occasionne soit un gain de pion, soit de nouvelles faiblesses chez l’adversaire.

- 2. On force l’avance d’un des pions pendants et l’on poste ensuite une pièce devant le pion qui est resté en arrière.

- 3. On attaque un des pions pendants avec un de ses propres pions, on force un échange et l’on crée ainsi chez l’opposant un pion isolé.

g) Dans certaines circonstances, les pions pendants peuvent être forts, dans d’autres, ils peuvent représenter une plus grosse responsabilité qu’un pion isolé car, pour ainsi dire, c’est un duo de pions isolés.

h) Si de nombreuses pièces sont sur l’échiquier, particulièrement des pièces légères, les cases battues par les pions pendants peuvent se transformer en forts avant-postes, de même que si leur possesseur a l’initiative. Mais ils peuvent être faibles à cause d’un mauvais développement.

 

  1. Considérations générales :

D’une manière générale, si défendre un point faible est une tâche difficile, il devient impossible d’en défendre plusieurs. (Euwe, « Jugement et plan » p. 56)



 

 

 

 

 

 

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