COMMENT EVALUER UNE POSITION AUX ECHECS ?



Plusieurs méthodes ont été proposées. J'en ai retenu six que je vous livre. Peut-être peuvent-elles se combiner ? Peut-être en connaissez-vous d'autres ?


  1. Méthode Meinsohn :


Examen de 12 critères qu'il est possible de chiffrer :


  1. Sécurité des Rois.

  2. Avantage du trait.

  3. Supériorité de matériel.

  4. Développement.

  5. Contrôle du centre.

  6. Qui a l'initiative ?

  7. Rayonnement et coordination des pièces.

  8. Faiblesses des pions.

  9. Affaiblissements des pions.

  10. Supériorités spatiales dans certaines zones de l'échiquier.

  11. Possibilités combinatoires.

  12. Jeu des couleurs.


  1. Méthode Boyd


Evaluation en cinq questions :


  1. Est-ce qu'il y a des menaces immédiates ?

  2. Qui a l'avantage matériel ?

  3. Qui a la meilleure structure de pions ?

  4. Qui a le plus d'activité

  5. Qui a le Roi le plus en sécurité ?


  1. Méthode J. Negro


Série de huit questions :


  1. Ai-je une pièce en prise ?

  2. Suis-je menacé d'un échec simple, double ou à la découverte ?

  3. Ma Dame est-elle menacée ?

  4. Un pion adverse devient-il dangereux ?

  5. Et le risque de fourchette ?

  6. Et le risque de clouage ?

  7. Un sacrifice adverse est-il à craindre ?

  8. La menace de mon coup est-elle plus forte que son exécution ?


  1. La méthode Dorfman


La position doit être analysée selon des facteurs statiques au moment d'une position critique, c'est-à-dire avant un possible échange, avant la possible modification de la structure de pions ou à la sortie d'une série de coups forcés :


  1. La position du Roi.

  2. Le rapport matériel des forces.

  3. Qui a une meilleure position après l'échange des Dames ?

  4. La structure de pions.


Puis on dresse le bilan statique : si pour l'un des joueurs le bilan statique est négatif, il doit appliquer sans hésitation des moyens dynamiques extrêmes.



  1. La méthode Bernard


L'évaluation se fait en tenant compte des équilibres et des déséquilibres ; il faut juger si le moment est opportun pour rompre l'équilibre (stratégie) et ensuite calculer les moyens pour bousculer l'adversaire (tactique)


Voici les indices retenus pour juger si une situation est en phase de rupture :


  1. Supériorité numérique de pièces dans un secteur de l'échiquier.

  2. Appropriation d'une colonne ouverte.

  3. Appropriation d'une case-clé.

  4. Roi adverse encerclé.

  5. Pion passé se sacrifiant contre une pièce

  1. Absence de défense à l'aile-Roi, cases faibles autour du roque.

  2. Diagonale forte composée du couple Fou/Dame.

  3. Manque d'espace de l'adversaire

  4. Sous-développement du camp adverse.

  5. Pièces adverses non-coordonnées.

  6. Colonne ouverte forte avec ses propres Tours liées.

  7. Clouage exercé sur l'adversaire.


  1. La méthode Silmann


Il faut pratiquer la technique de la réflexion structurée :


  1. Identifier les déséquilibres positifs et négatifs pour les deux camps.

  2. Décider du secteur de l'échiquier où agir (le secteur où existe un déséquilibre qui vous est favorable ou le secteur où par la suite vous pourrez provoquer un déséquilibre avantageux.)

  3. Ne calculer aucune variante, imaginer des positions idéales que vous souhaiteriez obtenir (comme si vous jouiez continuellement sans laisser le trait à l'adversaire, en postant vos pièces de manière parfaite.)

  4. Après avoir trouvé cette position idéale, voyez s'il existe une manière d'y parvenir, si un empêchement se fait jour, réfléchissez à une autre solution de rêve plus réalisable.

  5. Alors, envisagez les coups candidats pour y parvenir.



P.S : J'ajoute me souvenir d'une discussion dans mon ancien club où il était question d'une méthode d'évaluation et où il avait été envisager d'essayer de décortiquer le programme d'un logiciel d'échecs pour découvrir comment se présentait sa fonction d'évaluation. Pourrait-on l'appliquer en tant qu'humains, sachant que ces logiciels ont une force élo comparable à celle des Grands-Maîtres !


Le débat est ouvert !



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