Cet article est la suite de celui de décembre. Nous nous trouvons à présent à un carrefour. Les Noirs ont de nombreuses possibilités de réponses :

A. 3...a6 Ce coup inaugure la défense Morphy dite aussi défense "active". La conséquence la plus fréquente de ce coup est de produire, tout en refoulant le Fou blanc adverse, une offensive de pions noirs sur le côté Dame selon Tartakover.

Fritz Van Seters indique que 3...a6 pose une question au Fou blanc et constitue la suite la plus fréquemment adoptée. Son principal objectif est de créer les conditions requises au cas o^ù les Blancs refusent l'échange 4. FxCç6 pour déclouer par anticipation le Cç6. Ce coup 3...a6 mérite un point d'exclamation selon Kérès, tant il semble nécessaire, alors que Euwe doute de sa nécessité.

Euwe, justement écrit que ce coup passe pour la défense la plus forte parce que les Noirs se réservent à tout moment la possibilité de briser la pression du Fou blanc par b7-b5 (dans le cas où les Blancs n'échangent pas immédiatement sur ç6 leur Fou contre le Cavalier noir et se retirent à a4. Mais cette obligation de jouer b7-b5 par les Noirs rend possible la contre-poussée blanche a2-a4 au bon moment pour les Blancs, ce qui affaiblit les pions noirs sur l'aile-dame.

Ruben Fine remarque que 3...a6 permet de libérer le Cavalier ç6 du clouage du Fou et donc de lui donner vie dès le début de la partie, ce que n'autorisent pas les autres variantes de l'Espagnole sans 3...a6.

Le docteur Tarrasch juge que 3...a6 est plus fort que 3...Cf6. En jouant 3...a6, les Noirs n'envisagent rien moins que l'emprisonnement du Fou blanc.

Lasker indique qu'après 3...a6, les Blancs ont maintenant le choix entre échanger leur Fou contre le Cavalier noir, ou le reculer. En règle générale, il n'est pas bon d'échanger un Fou à longue portée contre un Cavalier dont le rayonnement ne va pas au-delà d'un certain cercle.

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