Dans le précédent article, nous avons vu la réponse noire à 3.Fb5 3...a6 nommée défense Morphy. Mais les Noirs disposent d'autres moyens de construire leur partie. Nous allons étudier à présent la défense berlinoise : 3...Cf6.

   C'est, selon Tarrasch, la défense la plus naturelle, la meilleure "attaque", ensuite pour les Blancs étant d'après lui 4 .0-0 !

   La variante de Berlin développe le Cavalier g8 sur sa case naturelle d'où il attaque le pion e4. Lasker la considérait comme la meilleure suite, Capablanca la jouait en liaison avec 4...d6. Actuellement, l'opinion est en général que 3...a6 4. Fa4 ; Cf6 donne aux Noirs une partie plus libre et davantage de possibilités d'attaque.

  La contre-attaque classique 3...Cf6 fondée sur une attaque directe contre le pion e4, lequel ne doit être protégé ni par Cç3, ce qui interdirait aux Blancs tout plan à base de ç3/d4, ni par d3, beaucoup trop plat, en désaccord avec 3.Fb5 qui constitue une attaque des cases e5 et d4. Les Blancs ne doivent donc pas hésiter à laisser e4 en prise, assurés qu'ils sont, après 5.Te1, par exemple, de récupérer le pion e5 (ou avec 5.De2 ou 5.FxCç6).

   Le caractère de ce milieu de jeu sera déterminé par la manière dont les Blancs reprendront sur e5 : - avec une pièce, la structure de pions sera symétrique et seule l'activité des figures pourra rompre l'équilibre.

                                              - reprendre avec un pion en e5 amènera une dissymétrie dans la structure de pions, les plans de chaque camp étant alors mieux différenciés.

   Règles d'or pour la défense de Berlin :

  a) Les Blancs ne doivent pas hésiter à laisser e4 en prise. Si les Noirs ne prennent pas ce pion, leur position reste sans perspective.

  b) Les Blancs peuvent reprendre leur pion par 5.Te1 ou 5.d4

  c) En cas de capture du pion e5 avec une pièce, les Blancs doivent attaquer, sinon, la structure de pions symétrique favorisera un aplanissement rapide.

  d) En cas de capture du pion e5 avec le pion d4, la meilleure structure de pions blanche se fera plus importante au fil des échanges de pièces.

   Plus souple que l'avance ...d6, cette sortie du Cavalier-roi en f6 est d'après FritzVan Seters l'une des meilleures défenses de la partie espagnole. Elle offre une diversité de constructions possibles pour les Noirs.

   C'est une contre-attaque immédiate à la différence de la défense "strong point ...d6. Elle entraîne une partie pleine de pièges et n'est pas réfutée théoriquement, cependant, le jeu des Noirs reste un peu inconfortable dans toutes les variantes.Le Cç6 reste en effet rivé à son poste par le clouage du Fb5. Les Blancs se développent rapidement et exploitent la situation dangereuse du Cf6 : 4.0-0 Cxe4 ; 5.d4 Fe7 ; 6. De2 ! Cd6 ; 7. FxCç6 bxç6 ; 8. dxe5 Cb7 ; 9 Cç3 0-0 et maintenant, le coup libérateur ... d5 est impossible pour un certain temps soit grâce à 10. Cd4 ! soit par 10. Te1 et les Blancs s'assurent ainsi un avantage tangible à cause du mauvais développement des Noirs.

   L'idée de base des Blancs dans toute cette ouverture est d'empêcher l'avance des pions ennemis et ainsi le développement normal de leurs pièces. Si les Noirs peuvent parvenir à avancer leurs pions, ils seront tirés d'affaire, mais si leur adversaire joue les meilleurs coups, cela leur sera impossible ! 

 

 

 

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