La colonne ouverte.

 

I.                   Définition : une colonne ouverte est une ligne verticale sur laquelle tous les pions ont disparu, les vôtres et ceux de votre adversaire. C’est donc une voie de pénétration à double sens et cet élément peut être un avantage ou un handicap. Tout dépend de votre capacité à le contrôler … seul !

 

II.                Les moyens d’ être maître d’une colonne ouverte :

 

-         Tarrasch fournit deux conseils capitaux à ce sujet :

1.      Il faut l’occuper le premier avec une Tour puis on empêche que la Tour ennemie ne vienne contester notre domination en doublant sur cette colonne une seconde pièce majeure (Tour ou Dame).

2.      Si les deux camps occupent la colonne avec une Tour, on s’abstient de commencer l’échange : on laisse l’adversaire prendre puis on reprend et on s’assure la continuité de la domination de la colonne

 

III.             Le bénéfice de la possession d’une colonne ouverte :

 

1.      Bien souvent le contrôle d’une colonne ouverte peut assurer le gain d’une partie.

2.      La colonne ouverte permet à la Tour d’aller menacer en équerre les pions adverses peu avancés, à droite et à gauche de sa case de pénétration.

3.      Si elle peut recevoir l’aide d’une seconde pièce, la Tour peut menacer de mat le Roi ennemi.

4.      Le GMI Michaël Stean remarque que plus le Roi adverse est éloigné de la colonne ouverte, mieux c’est pour le possesseur de la Tour attaquante. (Ce critère peut vous permettre d’évaluer la pertinence d’attaquer sur une colonne.)

5.      Bien sûr, lorsque l’on parvient à faire pénétrer ses deux Tours sur la septième(ou la 2° rangée), leur effet est d’autant plus dévastateur ! (Ne pas oublier aussi que nos deux Tours en 7° permettent d’obtenir la nullité très fréquemment en cas d’infériorité de matériel de notre côté.)

6.      Parfois, l’occupation de la colonne ne vise pas à atteindre la septième rangée mais une case moins avancée permettant de menacer un objectif adverse ayant progressé. La colonne est alors employée restrictivement comme un tremplin, selon la comparaison de Nimzowitch.

7.      D’autres fois la Tour sur l’une des colonnes centrales soutiendra un « éclaireur » (Nimzowitch), d’ordinaire un Cavalier, qui exercera une pression sur la position adverse. Cet éclaireur sera d’autant plus fort qu’il sera de surcroît soutenu par un pion.

8.      Sur des colonnes ouvertes de l’aile, en revanche, l’avant-poste sera plutôt occupé par une pièce lourde, le rayon d’action du Cavalier étant alors trop limité.

 

IV.              Faut-il toujours occuper une colonne ouverte ?

 

       Michaël Stean indique que venir occuper une colonne ouverte n’a de sens que si les pièces qui participent à l’opération ont des chances d’accéder à une case de pénétration dans le camp ennemi. Mais si le Roi adverse est à proximité des cases de pénétration ou si une pièce mineure en interdit l’accès, c’est du temps perdu que de s’obstiner à vouloir placer sa  ou ses pièces majeures sur cette colonne ouverte.

 

 

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